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 Nuit d'argent [Gil]

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Kanaëkhian Kwaekoanok
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MessageSujet: Re: Nuit d'argent [Gil]   Nuit d'argent [Gil] - Page 2 Icon_minitimeDim 17 Mai 2020, 20:46

Elle était , la jolie sirène !

Un éclat malicieux dans ses grands yeux bleus étonnants, Khia se faufila en silence derrière Gil. Elle l’avait senti arriver depuis un moment et, fière de sa propre bêtise, elle s’était glissée dans les ombres. Prête à jaillir, tel félin. Enfin, l’Aoki ressemblait presque à un petit chat en l’occurrence : elle était toujours prompte à s’amuser et à faire des blagues. Oh, la Marchombre savait être sérieuse quand il le fallait, mais malgré tout, elle restait toujours positive. Et surtout elle restait elle-même. Aoki et Marchombre. Libre.

Son rire résonna dans toute la maison lorsqu’elle bondit sur le dos de son ami avec une légèreté incroyable. L’homme ne manqua pas de perdre l’équilibre et ils s’écroulèrent tous les deux sur le plancher en riant comme des gamins. Oh, en cet instant, ils n’étaient guère plus ! Et encore, il fallait voir comment cela se termina : après avoir reçu un oreiller en pleine figure, Khia se lança corps et âme dans une bataille qui laissa nos deux comparses essoufflés. Epuisés, même. Mais absolument ravis. Sa longue crinière blonde, s’approchant de teintes presque blanches, lui faisait une couronne. Une main sur l’abdomen, elle s’accorda quelques minutes sans bouger, allongée sur le sol, pour récupérer de leur joyeuse chamaillerie.

Ce fut l’Aoki qui se releva la première. Une fois sur ses jambes, elle tendit une main amicale à Gil, pour l’aider à se relever à son tour. Son regard était toujours aussi rieur. Et puis, aussi simplement qu’elle avait entamé leur bagarre, elle se dirigea vers la table où son ami avait déposé un panier recouvert d’un torchon. Elle haussa un sourcil, soudain vaguement curieuse.

- « Tiens donc » s’exclama-t-elle en soulevant un pan du linge de maison « Voyons voir ce que tu nous as ramené »

Il fallait bien l’avouer, Khia fut étonnée de tout ce qui Gil avait amené. Avec une moue mi-figue, mi-raisin, elle observa son ami, bras croisés sur sa poitrine pendant quelques secondes, avant de lui administrer une pichenette sur le bout du museau – ça, c’était pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas à se sentir redevable. Puis, elle planta un petit bisou sur le coin de ses lèvres – et ça, c’était pour lui signifier qu’elle appréciait l’intention. Qu’elle appréciait vraiment.

~ * ~ * ~

Ils avaient savouré le repas à la lueur des bougies, sur la terrasse. La nuit avait jeté son voile sur le lac et ses environs depuis une heure ou deux, désormais. Comme l’air s’était quelque peu rafraîchi, Khia de rentrer et de s’installer près de la cheminée. Déposant sur la table un paquet de chamallow, qu’elle avait déniché dans une boutique de confiserie réputée d’Al-Chen quelques jours plus tôt, ainsi qu’un bol de chocolat noir fondu, la jeune femme entreprit d’allumer un bon feu. Ils en étaient donc au dessert, quand la Marchombre décréta :

- « Faudra quand même que tu me fasses visiter ta maison, un de ses jours, du coup ! »

Oh, elle était sincère. Elle se demandait réellement à quoi pouvait bien ressembler la maison de Gil. Elle s’imaginait tellement de choses différentes, tellement de possibilités. Et puis, rien que de savoir qu’ils étaient voisins, cela la rendait toute fière. C’était une drôle de coïncidence, pour eux qui s’étaient si bien trouvés. Et même temps, c’était d’une telle évidence. Quelques années auparavant, une telle relation lui aurait probablement fait très peur et elle aurait pris ses jambes à son cou, mais aujourd’hui, elle savait qu’elle était et qu’elle resterait libre envers et contre tout. Peu importait où ses pas la menaient.

Elle en était là, de ses réflexions, quand une idée malicieuse lui traversa l’esprit. Basculant son centre de graviter sur ses genoux, la Marchombre s’approcha doucement de Gil. Elle retint légèrement son souffle alors qu’elle ne se tenait plus qu’à quelques centimètres de lui. Les profondeurs glaciales de son regard plongèrent dans celui de son ami.

- « Bouge pas » souffla-t-elle « Tu as… du chocolat sur le bout du nez ! » s’esclaffa l’Aoki, en essuyant le bout de son doigt, plein de chocolat coulant sur le nez de Gil.

C’est ainsi que s’en suivi une fabuleuse bataille de chocolat qui resterait gravée dans les légendes alaviriennes…








[Après la bataille de polochon, voici la bataille de chocolat... Tu veux savoir ce qui est encore pire : Khia est fière de ses gamineries Nuit d'argent [Gil] - Page 2 2851059695 ]
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Giliwyn SangreLune
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Giliwyn SangreLune


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MessageSujet: Re: Nuit d'argent [Gil]   Nuit d'argent [Gil] - Page 2 Icon_minitimeJeu 21 Mai 2020, 17:40

Cette femme était incroyable. Pourtant entraîné à se servir du moindre de ses sens pour se prémunir de tout danger, Gil ne vit pas celui-ci arriver et quand il lui sauta sur le poil, il était déjà trop tard. Déséquilibré, il bascula en avant. Il décida alors de jouer le jeu et de faire le mort : il se laissa tomber de tout son poids, apparemment inerte. Mais quand son adversaire relâcha un brin sa prise, il bougea, plus vif qu’un serpent : sa main se referma sur un coussin du canapé et lui servit à la fois d’arme et de bouclier. Les chatouilles suivirent. Evidemment, le Gil raisonnable secoua la tête, dépité d’être encore moins sérieux qu’un Mak en pleine forme ; le Gil qui n’en avait rien à faire s’imposa, trop heureux de jouer sans que rien ne vienne faire obstacle à son bonheur. Parce que rire de concert avec Khia, c’était un vrai bonheur, et il s’en régala jusqu’à la fin de la partie de jeu.

L’Aoki s’intéressa alors à ce qu’il avait ramené. Ce n’était pas grand chose : un pâté en croûte, une salade de son propre jardin et une tarte aux pommes. Néanmoins, cela eut l’effet escompté : il en fut quitte pour une pichenette sur le bout du nez - une manie, chez elle - et un baiser au coin des lèvres. Il dressa la table à l’extérieur, sur la terrasse, laissant Khia assaisonner la salade à son gré, ouvrit une bouteille de vin de noix et la regarda allumer quelques bougies avec une perplexité typiquement masculine. Comme la plupart de ses semblables, il ne comprenait pas bien ce qui poussait les femmes à en allumer pour diverses raisons. Nora était ainsi, sans compter qu’elle les fabriquait elle-même en y ajoutant toutes sortes d’herbes parfumées. Cela ne l’empêcha pas d’apprécier ce diner, bien au contraire ! La nuit donnait un aspect différent au lac, et il songea qu’il le préférait ainsi, réfléchissant l’éclat de la lune plutôt que celui du soleil. La fraîcheur du soir les poussa toutefois à rentrer lorsqu’ils eurent terminé de manger. Gil ne croyait pas pouvoir avaler quoi que ce soit d’autre mais, quand il vit Khia sortir quelques confiseries et un bol de chocolat fondu, il décida de ne pas faire la fine bouche. C’était le genre de plaisir qu’il ne s’offrait que trop rarement. Il était d’ailleurs en train de se faire la réflexion que Khia le poussait presque à la négligence, du moins au relâchement, quand elle prit la parole, songeuse :

- Faudra quand même que tu me fasses visiter ta maison, un de ces jours, du coup !
- Demain ?


Il avait répondu sans réfléchir et sans la moindre hésitation. Et en fin de compte, oui, c’était une bonne idée : Mak serait ravi, Nora aussi, sans doute, de se découvrir une voisine aussi… atypique. Il ne croyait pas l’herboriste capable de jalousie à l’égard de Khia. Pourquoi le serait-elle, d’ailleurs ? Mais s’il se posait la question, c’était bien qu’il y avait matière à songer. Ce serait pour plus tard. Khia s’était penchée vers lui et venait d’ouvrir les hostilités en lui barbouillant la figure de chocolat. Il répliqua avec la même énergie et leur lutte les fit rouler sur le sol un bon moment, entre léchouilles gourmandes et chatouilles audacieuses, chacune de leurs empoignades révélant une nature guerrière profondément ancrée ; vint un moment où Gil effleura ses lèvres des siennes, et où ses chatouilles devinrent caresses. Mais c’étaient des caresses tranquilles, des baisers emprunts d’innocence, et ils n’allèrent pas plus loin. Un jour, peut-être ? Bientôt ? Pourquoi pas. C’était ça, la véritable liberté, au fond : être, exister sans pression, donner et recevoir sans rien exiger, sans rien attendre de l’autre. Bien sûr qu’il trouvait Khia attirante. Il se doutait que c’était réciproque, et pourtant, ils prenaient leur temps, sans ignorer que derrière ce “peut-être” pouvait bien se trouver autre chose qu’une rencontre charnelle. Les âmes étaient liées, et dans une certaine mesure, c’était mieux. Mille fois mieux.


*


Gil fut le premier à ouvrir les yeux. Il était encore tôt : la nuit n’avait pas encore laissé place à l’aube, laquelle murmurait pourtant déjà ses promesses - c’était d’ailleurs ce qui l’avait éveillé : une brise à peine plus tiède qui se glissait par la baie entrouverte, le trille léger d’un oiseau, le mouvement silencieux de la brume sur le lac… L’envoleur bâilla longuement, et c’est alors qu’il réalisa où il se trouvait : sur le tapis du salon de la maison de Khia, devant la cheminée où se mouraient les dernières braises. Ils s’étaient endormis comme des loups après leurs jeux ! Amusé, il baissa les yeux vers l’Aoki pelotonnée contre lui. Elle dormait du sommeil des justes. Il hésita : la réveiller malicieusement en lui pinçant les narines ? L’étouffer avec un coussin ? Souffler dans le creux de son oreille ? Grandis un peu, mon vieux, se morigéna-t-il - et il choisit finalement de la laisser tranquille. Il roula sur le côté et se leva souplement, s’étira comme un chat, bâilla à nouveau, puis déplia le plaid du canapé et en recouvrit son amie. Ses doigts s’attardèrent dans les cheveux blonds.

Dans la cuisine, il chipa un morceau de tarte de la veille, et tout en le dégustant, il griffonna un mot sur le petit carnet qu’il trouva près d’une corbeille à fruits : vingt-minutes, sud-est. A ce soir ? Et il s’amusa à dessiner la tête d’un loup à côté de son message. Il s’échappa par la terrasse et suivit la rive du lac dans une foulée tranquille et régulière. Courir au petit matin était une habitude à laquelle il ne dérogeait pas. Son trajet le mena jusque chez Hièlstan Filsèvre ; à en juger par la taille des herbes dans le domaine du rêveur pourtant méticuleux, celui-ci s’était absenté. Il ne s’arrêta donc pas, poursuivant sa course matinale. Le soleil avait franchi la ligne d’horizon depuis un moment lorsqu’il dépassa l’enclos de Chante-Brume, Diapason et la chèvre. Nora était en train de nourrir tout ce petit monde ; comme il passait dans le soleil, elle leva la tête vers lui et il vit passer dans son regard, brièvement, une lueur de soulagement. Il s’en voulut de lui faire connaitre cette inquiétude quant à son probable non retour et il se demanda s’il était encore possible de la faire disparaître. Sans doute pas.

- Oh non, le prévint-elle en le voyant avancer vers elle, bras écartés. Non non non... !

Elle ne coupa pas à l’embrassade pleine de sueur et lui rendit la monnaie de sa pièce en lui assénant un coup de coude dans le ventre. Plié en deux, il vit Mak sortir du poulailler, des oeufs dans les bras, et pria pour qu’il n’ait pas l’idée de lui en balancer un.

- Salut Gil ! Ben, t’as couru toute la nuit ?
- Heu, non,
fit l’interpelé en s’efforçant d’ignorer le regard soupçonneux de Nora.

Lâchement, il fila faire une toilette bien méritée. Il avait invité Khia à passer dans la soirée, il allait bien falloir en discuter avec Nora. C’était tout à fait légitime et d’ailleurs il n’avait absolument aucune raison de paniquer, mais ça lui prit tout de même une bonne partie de la matinée avant qu’il se décide enfin. Installée à l’ombre d’un chêne, Nora triait quelques herbes. Gil s’adossa au large tronc, les mains dans les poches de son tabard. Il l’observa un moment, fasciné par la danse de ses mains, jusqu’à ce qu’elle incline la tête pour lui jeter un regard en coin :

- Alors ? Tu vas lâcher le morceau, ou bien faut-il que je te tende une perche ?

Gil cligna des paupières. Il s’était peut-être lié d’une façon tout à fait unique avec Khia, mais force était de constater que Nora le connaissait mieux que beaucoup de gens en ce monde - et ce en ne l’ayant pas vu pendant de longs mois !

- J’ai invité quelqu’un ce soir.

Le mouvement des mains ralentit légèrement.

- La fameuse “Khia” ?
- Ouais.


Mak avait si bien décrit l’Aoki que Nora avait déjà une idée assez précise de l’apparence de cette jeune femme. Pincement au coeur, aussi bref que douloureux. C’était déjà fini quand elle sourit derrière ses longs cheveux bruns.

- C’est donc sérieux, entre vous ?
- Il n’y a pas de… nous. C’est une amie.
- Oh !
- Quoi, “oh” ?
- Ben, rien. Juste, oh.
- Ah.
- Si tu préfères, oui.


Gil pressa ses paumes contre ses yeux.

- C’est franchement malaisant, cette conversation.

Nora ne put retenir un gloussement amusé.

- C’est toi qui as commencé, hein.
- Désolé.
- De quoi donc ? D'avoir commencé cette conversation malaisante ?
- Oui. Non ! Parce que… tu vis avec moi. Sous mon toit. Je ne sais pas si c’est correct. Pour toi.


Cette fois-ci, l’herboriste reposa ses herbes et leva la tête vers Gil ; elle observa longuement sa mine contrariée, puis laissa échapper un long soupir.

- J’aime cette vie, dit-elle enfin. Et cet endroit. Tu n’as pas de comptes à me rendre, ni moi non plus ; on a décidé de partager cette maison, de s’occuper de Mak, et c’était d’un commun accord… il n’y avait rien d’autre dans le contrat.
- Je ne vois pas les choses de façon aussi… formelles.
- Moi non plus ; j’essaie seulement de te faire comprendre que tu n’as pas à te sentir désolé. On a couché une fois ensemble, et c’était…


Incroyable. Merveilleux. Torride. Fabuleux.

- … bien. Mais cette même nuit, tu es parti et tu n’es pas revenu avant plusieurs mois. Je ne t’ai pas attendu, tu ne m’as pas cherchée ; c’est ainsi. Et ce n’est pas plus mal, n’est-ce pas ?

Gil soupira à son tour. Les paroles de Nora l’apaisaient mais il ne pouvait pas s’empêcher de craindre, à chaque instant, de la blesser ; elle comptait beaucoup pour lui, pour Mak, aussi.

- C’est juste une amie, dit-il quand même, d’un ton tellement frondeur que Nora ne fut pas dupe.
- Et ta “juste amie”, elle restera dîner avec nous ?
- Heu…


Nora secoua lentement la tête, mi-amusée, mi-accablée :

- C’est à se demander comment tu as réussi à concevoir un enfant, murmura-t-elle.

Et l’air vexé de Gil fut le départ de son hilarité.


*


Ils préparèrent un bon repas, Nora alluma quelques bougies - les femmes… -, Mak guetta l’arrivée de l’Aoki et à la seconde où il distingua sa silhouette, il courut aussi vite que sa prothèse le lui permettait. Gil se demandait s’il fallait y voir le naturel sociable du gamin, ou bien la douceur extraordinaire de la jeune femme, dans cette complicité tout juste en train de naître. Puis il secoua la tête et vint accueillit Khia à son tour.

- Tu as vu mon message, dit-il en guise de salut. Donc, heu… bienvenue chez nous. Tu connais déjà Mak, voici Nora.

L’herboriste sourit à la jolie blonde ; il fallait qu’elle lève les yeux pour croiser son regard bleu pâle, et alors qu’elle saluait la nouvelle venue, son odorat reconnut une fragrance :

- Baies de Follétoile ! s’exclama-t-elle.

Gil en était encore à se demander s’il s’agissait d’un code secret quand les deux femmes se mirent à discuter herbes et bougies parfumées. Comment s’y prenaient-elles pour que tout paraisse aussi simple ? Un odeur, une connaissance partagée des plantes, et voilà qu’elles babillaient comme si elles se côtoyaient depuis toujours. Sidéré, l’envoleur les observa : la brune Nora, petite et souriante, la grande Khia, blonde et lumineuse ; des images de bataille de chocolat traversèrent sa mémoire et il sentit ses joues chauffer doucement. Il lui fallut quelques secondes pour réaliser que les deux femmes s’étaient tues et lui rendaient son regard.

- Quoi ?
- Rien.


Gil battit aussitôt en retraite vers la maison. Quand il jeta un coup d’oeil curieux par-dessus son épaule, ce fut pour voir le regard échangé par deux malicieuses. Loin d’éprouver un tel trouble, Mak se fit un devoir de faire visiter les lieux à Khia, ce qui laissa le temps à l’envoleur de reprendre contenance. Et contrairement à son appréhension, la soirée se déroula tranquillement : le repas fut délicieux, les conversations animées, le moment agréable ; en fin de compte, il réalisa que sa nervosité reposait essentiellement sur le fait qu’il n’était absolument pas habitué à ce genre de sérénité du quotidien. C’était encore quelque chose qu’il devait apprendre. Ils jouèrent à un jeu de cartes, bercés par le chant des grillons et entourés par les papillons de nuit attirés par la lueur des bougies. Quand Gil suggéra à un Mak à moitié endormi d’aller se coucher, la brise fraîchit : c’était la fin de la soirée. Avec un sourire sincère, Nora proposa à Khia de passer voir son herboristerie, en ville, puis elle leur souhaita une bonne nuit et rentra dans la maison, non sans avoir donné un petit coup de coude à Gil au passage.

- Je te raccompagne, proposa-t-il à Khia - et pas à cause de ce coup de coude complice, enfer de bon sang !

C’était parce qu’il appréciait sa compagnie, tout simplement.



[Haha, je vois ça ! Et c'est Gil qui en fait les frais ^^ Je suis très surprise par l'évolution que prend leur relation, vraiment. Mais j'adore, hein ! J'aime quand Gil est heureux comme ça  Nuit d'argent [Gil] - Page 2 116397507  Bon, et franchement maladroit  Nuit d'argent [Gil] - Page 2 3311057006  Tu me dis si quelque chose t'ennuie, surtout !]
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Kanaëkhian Kwaekoanok
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MessageSujet: Re: Nuit d'argent [Gil]   Nuit d'argent [Gil] - Page 2 Icon_minitimeVen 22 Mai 2020, 22:59

La journée fila à une vitesse hallucinante. Après s’être imprégnée de la Gestuelle – c’était un véritable rituel pour la jeune femme – Khia avait profité de sa course matinale pour passer en ville. L’Aoki était invité ce soir, et elle ne comptait pas venir les mains vides. C’était une question de politesse, et puis c’était ainsi qu’elle avait été élevée aussi. Dans le partage et la générosité. Fière de sa trouvaille – une boîte de chocolats artisanaux aux saveurs les plus exotiques qui soient – la Marchombre se dirigea ensuite vers l’Académie. Passant par les écuries, elle s’occupa un moment de Loki. A la mi-journée, l’estomac de la jolie blonde lui rappela qu’elle n’avait rien avalé au matin. Claquant une bise sur la joue de Mia, elle chipa un petit morceau de cake aux olives tout juste sorti du four.

Saluant brièvement Seth au détour d’un couloir, elle s’empressa de rejoindre Ayana et sa petite Louna, à proximité de la serre. Ayana Sil’Cerdhan était une Marchombre de renom et ses qualités de maître n’étaient plus à prouver depuis longtemps. Pourtant Khia fut toujours sa première et sa seule élève. Et cela n’allait sans doute pas changer de sitôt puisque son ancien mentor passait le plus clair de son temps à s’occuper de sa fille, un petit bout de chou d’environ trois ans et demi. C’était une gamine absolument adorable et qui éveillait un petit quelque-chose tout au fond de la Marchombre.

Oh, il fallait bien l’avouer, la jolie guerrière nordique adorait les enfants et si elle était certaine d’en avoir un jour, l’occasion ne s’était alors jusque-là jamais présentée du fait de sa nature profonde. L’Aoki n’était pas du genre à tenir en place et il n’était pas rare qu’elle sillonne les routes de l’empire durant de longs mois, laissant ses pas la mener au gré du vent. Et puis, elle avait beaucoup papillonné à droite et à gauche, au cours de ses aventures : elle ne voulait donc pas d’un enfant dont elle ne saurait se souvenir l’identité du père. Après tout, qu’y avait-il de plus sacré qu’un enfant ?

~ * ~ * ~

Après avoir passé l’après-midi entière à bavasser avec sa grande sœur de cœur – oui, c’était ainsi qu’elle considérait Ayana – Khia arriva chez Gil au tout début de la soirée. Elle s’était simplement autorisé un petit détour par chez elle afin de se changer : ainsi vêtue d’une robe en lin couleur crème, qui lui descendait jusque mi-cuisse, une petite ceinture tressée marquant délicatement la courbe de ses hanches et ses sandales, la jeune femme se dirigea alors d’un air satisfait chez ses voisins. Chez Gil !

A peine la maison de son ami fut elle en vue que la Marchombre reçut un véritable boulet de canon : elle ouvrit les bras, juste à temps pour réceptionner un Mak tout heureux. Le garçon arborait un air tellement extatique qu’il était impossible de ne pas se laisser attendrir par un accueil pareil. Le flot de parole ne manqua pas de s’abattre sur elle et, le regard brillant, Khia se laissa entraîner vers la maison. Le gamin boitillait légèrement à cause de sa prothèse, mais avec une énergie comme la sienne, Mak était étonnamment agile en fait. Apercevant Gil sur le seuil de sa maison, le sourire de la Marchombre s’élargit un peu plus en le voyant secouer la tête.

Quelqu’un d’autre se tenait là. Juste là. Derrière Gil. Et quand ce dernier fit les présentations, Nora s’avança enfin pour la saluer. Il se passa un léger moment de flottement, mais lorsque la jolie petite brune reconnut le parfum de la nordique, il n’en fallut pas moins pour engager une conversation absolument passionnée. Khia fut étonnée de constater que l’herboriste connaissait une plante aussi rare que les baies de Follétoile. Et pour cause, cette fleur blanche ne tolérer que le climat extrêmement froid et sec qui persistait pratiquement tout au long de l’année dans le Septentrion des Géants. La terre natale de la Marchombre, justement ! Quand la jolie blonde le lui révéla, Nora ne put s’empêcher d’émettre un sifflement admiratif. Les deux femmes papotèrent ainsi, comme si elles se connaissaient depuis toujours. Croisant brièvement le regard son ami, Khia lui décocha un clin d’œil lumineux.

La soirée s’annonçait prometteuse.

~ * ~ * ~

Et elle le fut !

Elle s’écoula avec la simplicité d’un instant d’éternité. Khia s’était intégré l’espace de quelques heures dans le quotidien pour le moins atypique de cette drôle de petite famille. La Marchombre savait très bien que Mak n’était pas le fils de Nora, pourtant, à chaque fois qu’elle posait son regard sur le garçon, Khia percevait une fierté toute maternelle et un amour incommensurable. Avec Gil, elle avait une complicité unique. Cette femme était littéralement le pilier de cette maison. Bon, la jolie nordique s’était quand même sentie un tout petit peu coupable de débarquer comme cela : Nora était si gentille qu’elle s’en voudrait quand même beaucoup de lui faire de la peine. Heureusement, les clins d’œil équivoques de la brune et les multiples perches qu’elle tendit aux deux guerriers effacèrent le moindre de ses doutes.

Nora venait tout juste de s’éclipser quand Gil proposa de la raccompagner. Ravie, la jolie blonde ne put qu’accepter la proposition, sans toutefois se départir de son naturel pétillant. Plantant son regard d’un bleu étonnant dans celui de son ami, Khia l’apostropha d’un petit signe du menton.

- « On fait la course jusqu’au lac ? »

Le défi était lancé, aussi la Marchombre s’élança sur le sentier, aussi vive et malicieuse que le vent du nord. Déployant toute la vitesse dont elle était capable, la jeune femme apprécia la brise légère du soir. Quelques folles mèches blondes flottaient librement au gré de ses pas. Oh, ils ne mirent pas longtemps à apercevoir les rives du lac, mais au moins cela leur permit de se vivifier un peu, surtout après le repas de roi qu’ils avaient pu savourer. La seconde partie du trajet se passa plus tranquillement et lorsqu’ils arrivèrent chez elle, ils se posèrent tous les deux sur le ponton, les pieds dans l’eau. Ils étaient bien, là tous les deux.

- « Nora est fantastique » ne put s’empêcher de décréter Khia « Et Mak… Je t’envie un peu d’avoir un garçon aussi adorable » ajouta-t-elle, l’air un peu rêveuse « Quand je te disais que tu étais un grand sensible au fond, en voilà encore une preuve »

Khia parlait un peu plus vite que d’habitude, mais elle ne s’en rendait pas vraiment compte. Elle avait chaud mais pas forcément à cause du vin. Et puis, son cœur battait un peu plus vite dans sa poitrine. Ils étaient bien là. Non ?









[Ah ça, j'avoue que je suis agréablement surprise aussi... Quant à la maladresse de Gil, ça fait bien rigoler Khia - et moi aussi en vrai ! Je ne me souviens pas qu'il ait déjà été comme ça avec Naïs ou Lib. Selon Seth, ça doit être à cause des cheveux blancs Nuit d'argent [Gil] - Page 2 3747729848 ]
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: Nuit d'argent [Gil]   Nuit d'argent [Gil] - Page 2 Icon_minitimeSam 13 Juin 2020, 13:15

- On fait la course jusqu’au lac ?

Bien évidemment, Gil n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche pour formuler sa réponse : la jeune femme avait déjà filé, aérienne sur le sentier qui s’enfonçait sous les arbres. C’est de bonne grâce, toutefois, qu’il lui accorda ces quelques secondes d’avance, car il en profita pour jeter un coup d’oeil par-dessus son épaule, et rendre le salut amical que Nora lui adressait depuis la fenêtre de sa chambre. Alors, il expira un long soupir, soulagé que tout se fût bien passé. Puis il s’engagea à son tour sur le chemin et, en quelques foulées longues et souples, il rattrapa Khia ; la course démarra véritablement à cet instant et il dut reconnaître que l’Aoki avait une détente formidable. Il parvint à prendre la tête durant quelques secondes, mais c’est coude à coude qu’ils atteignirent le lac. D’un commun accord, ils réduisirent leur allure pour finalement franchir les derniers mètres d’un pas tranquille. La nuit était agréable. Plutôt que de s’enfermer dans la maison de Khia, ils s’installèrent au bout du ponton de bois, ôtèrent leurs chaussures et, les pieds dans l’eau fraîche, se perdirent dans la contemplation de l’onde. La lune et les étoiles s’y reflétaient avec tant de justesse que, sans le frémissement qui agitait parfois la surface du lac, il eût été difficile de déterminer où se trouvait le ciel nocturne.

- Nora est fantastique…

Gil hocha la tête. Après coup, il réalisa qu’il n’avait pas douté d’elle, mais de sa propre audace à inviter une femme sous leur toit ; il avait craint d’écorner une amitié particulière, sans se rendre compte que ce qui faisait la particularité de leur complicité était justement cette ouverture d’esprit que possédait l’herboriste. En définitive, c’était ce qui l’avait séduit la première fois qu’ils s’étaient rencontrés, dans un marché. Nora était restée la même depuis ce jour : simple, chaleureuse, un brin malicieuse… lui, en revanche, persistait à s’encombrer de questions et de craintes inutiles. Or, il se trouvait que la femme assise à côté de lui était de ce genre-là : naturelle, positive, acceptant de prendre les choses telles qu’elles venaient sans se mettre martel en tête. Ses propos en étaient la preuve et, puisqu’il s’agissait d’un constat, il demeura silencieux, attentif à ses paroles.

- Et Mak… je t’envie un peu d’avoir un garçon aussi adorable. Quand je disais que tu étais un grand sensible au fond, en voilà encore une preuve.

Le sourire un peu béat qui s’était dessiné sur les lèvres de l’envoleur à la seule mention de Mak s’agrandit - parce qu’elle avait raison, encore une fois. Je l’aime tellement, songea-t-il, frémissant comme chaque fois que cette pensée le traversait en un éclair foudroyant. Il ne se jugeait pas responsable de ses côtés adorables, qu’il imputait au caractère du garçon et de ce qu’il tenait de Naïs, mais il était terriblement fier de ce petit bonhomme, et fier, aussi, qu’on prononce ces mots. Il n’avait pas été, ne serait jamais un père exemplaire, il le savait. Cependant, au fil du temps, son univers s’était concentré dans la personne de cet enfant ; il ne s’était pas réduit, au contraire : en aimant Makeno de tout son coeur, Gil se découvrait un monde infini à explorer, comme si les limites de sa tendresse n’existaient pas. Que Khia ait perçu cela était étonnant. Il aurait aimé réfléchir à cette envie dont elle lui avait parlé, lui demander si elle n’avait jamais envisagé d’avoir des enfants, lui dire qu’il l’imaginait bien dans le rôle de maman.

Mais le silence qui naquit soudain entre eux musela ses paroles et éloigna toute pensée qui ne concernait pas l’instant présent. L’épaule de Khia frôlait la sienne, il pouvait sentir sa chaleur le long de son bras et de sa jambe. Il percevait clairement son souffle lent et régulier. Sans réfléchir, Gil tourna la tête vers elle et se pencha pour l’embrasser. Ce fut doux, léger, rien qu’un frôlement de leurs lèvres sous le ciel étoilé, mais il sentit un drôle d’étourdissement l’envahir. Le vin ? Sans doute un peu, et elle aussi, s’il en jugeait par son regard brillant et le léger rose qui colorait ses pommettes. Il s’inclina encore, mais cette fois-ci, sa main vint se poser derrière la nuque de Khia et son baiser fut plus prononcé, quoique toujours aussi délicat. Il avait été d’une maladresse ridicule, ce soir, il s’en apercevait à présent. On aurait même dit un adolescent ! Nora ne manquerait pas de le lui rappeler, il pouvait presque entendre ses remarques moqueuses - et il les fit taire, résolument. Parce que, maladroit ou pas, c’était avec Khia qu’il se trouvait, maintenant.

- Merci d’être venue… souffla-t-il contre sa bouche, dont il s’empara à nouveau.



[Non seulement je t'ai fait attendre mais en plus, je ne fais rien avancer ! Bisou d'amour pour me faire pardonner ! benv
Gil vieillit, oui ^^ et en mûrissant, il se trouve ébranlé dans ses propres certitudes, je crois. C'est paradoxal, mais... ben, c'est Gil, quoi Razz]
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Kanaëkhian Kwaekoanok
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MessageSujet: Re: Nuit d'argent [Gil]   Nuit d'argent [Gil] - Page 2 Icon_minitimeMar 16 Juin 2020, 18:17

Clignant légèrement des paupières, Khia remarqua clairement le sourire un peu distrait qu’arborait Gil. Cela lui donnait un air béat absolument adorable. La belle Aoki fronça le nez tandis que son regard de glace pétilla malicieusement. Au fond d’elle, la jeune femme sentit un élan de tendresse infinie l’envahir. Réfrénant l’envie de serrer Gil dans ses bras, la Marchombre se mordit la lèvre inférieure. Avant d’écarquiller soudainement les yeux. Comment un simplement effleurement pouvait-il être si agréable ? Un long frisson remonta le long de la colonne vertébrale de la jolie blonde. Fermant les yeux, Khia s’abandonna à ce baiser et il lui sembla que son corps entier s’embrasait littéralement. Dans sa poitrine, son cœur semblait sur le point d’exploser.

Gil murmura quelque-chose contre ses lèvres, reconnectant l’Aoki à la réalité. Poussant un soupir presque imperceptible, la jeune femme prit le visage de l’homme entre ses paumes et éloigna son visage du sien de quelques centimètres, pour plonger son regard profond dans celui, dépareillé, de l’Envoleur. Lorsqu’elle fut certaine de l’avoir emprisonné, elle prit une petite inspiration.

- « Je serais venue même depuis l’autre bout du monde »

Ses mots vibrèrent avec une détermination incroyable. Et avec une sincérité bouleversante. Mais c’était du Khia tout craché, ça : tout ce qu’elle disait, elle le pensait réellement et surtout elle le faisait. Elle aurait dit cela pour n’importe quel membre de sa famille ou l’un de ses amis. Khia était entière et généreuse. Il n’existait rien qu’elle ne ferait pas pour ceux qu’elle aimait. Un éclat malicieux au fond des yeux, la Marchombre ponctua ses paroles en posant à son tour ses lèvres sur celles de Gil. Des tas d’images torrides lui traversaient l’esprit et elle dût faire preuve d’une volonté imparable pour ne pas les faire basculer dans la réalité.

Elle savait que Gil avait besoin de temps pour se redécouvrir alors la Marchombre le laissa mener leur échange. S’il restait maître de la situation, Khia ne put s’empêcher d’apprécier quelques caresses plus audacieuses. Elle avait envie de plus, tellement plus. L’envie la fit émettre un petit gémissement, malgré elle.

~ * ~ * ~

Lorsque la belle Aoki se réveilla, elle fronça légèrement les sourcils en posant doucement la main sur son ventre. Les dernières images de son rêve s’estompaient lentement, la laissant franchement perturbée. Cette démarche chaloupée, ce ventre rond, était-ce vraiment elle ?

Passant une main dans ses longs cheveux blonds, la jeune femme eut un petit regard pour l’homme encore endormi à côté d’elle. Repensant aux évènements de la veille, la jeune femme sourit distraitement. Se levant souplement, Khia quitta la chambre à pas de velours : le jour se levait à peine et dehors le ciel se teintait de couleurs étonnantes. Admirant un instant ce panorama idyllique, la Marchombre s’aventura au bout du ponton et plongea. L’onde fraîche sur sa peau lui fit le plus grand bien et emporta toutes ses pensées et ses petits tracas. Effectuant quelques brasses, la jeune femme se hissa sur un petit rocher quelques mètres plus loin, au centre du lac. Plissant les yeux, elle dût même les fermer lorsque les premiers rayons du soleil illuminèrent l’horizon.

Combien de temps resta-t-elle ainsi, alanguie, nue la roche ? Elle ne prit pas la peine de relever la tête lorsqu’elle perçut le clapotis de l’eau ; par contre, elle ouvrit un œil paresseux quand elle sentit une douce caresse sur sa peau offerte au soleil.

- « Salut, Beau Gosse » fit-elle, en esquissant un sourire radieux.








[Un peu court, mais j'avais pas envie d'anticiper ^^]
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: Nuit d'argent [Gil]   Nuit d'argent [Gil] - Page 2 Icon_minitimeMer 17 Juin 2020, 00:09

Elle serait venue du bout du monde.

Cette affirmation toute simple mais sincère acheva de convaincre Gil que la femme qui se trouvait en face de lui était incroyable. Ce n’était pas tant qu’il avait douté d’elle, mais plutôt de lui, de sa facilité à se laisser captiver par l’inconcevable, de son imagination qui, parfois, lui jouait quelques tours… Eh bien non. Il ne rêvait pas. Khia avait pris son visage entre ses mains et emprisonné son regard dans le sien. Immobile, le souffle court, Gil sentait son coeur qui galopait comme un étalon sauvage dans sa poitrine. Il cognait à lui en briser les côtes. Parce que Khia le regardait. Elle le voyait vraiment, tel qu’il était et non tel qu’elle voulait qu’il soit. C’était bien lui qu’elle dévisageait tranquillement et cet échange silencieux valait bien davantage encore qu’une étreinte chaleureuse. Confiant, ému, Gil plongea à son tour dans le lac glacé de ses yeux. L’espace d’un très bref instant, il crut saisir quelque chose - une sorte d’intuition familière - mais ce quelque chose se délita aussitôt et il l’oublia sans se douter qu’il ressurgirait bientôt. En revanche, il perçut nettement les réactions de la belle Aoki alors qu’il se mettait à mordiller sa lèvre inférieure.

D’instinct, ses mains tracèrent leur chemin sur le tissu de la robe ; légères, plus mutines que possessives, elles dessinèrent les courbes affolantes de la jeune femme et aiguisèrent un désir naissant et mutuel. Il la prit dans ses bras pour rentrer dans la maison afin de continuer à l’embrasser, et quand ils se glissèrent sous la couette, ses mains et ses lèvres poursuivirent leur danse jusqu’à ce que l’engourdissement du sommeil les rattrape. Alors, Gil se laissa porter par le sommeil, un bras tendu sous la nuque de Khia, l’autre posé sur sa taille. A son réveil, elle avait disparu. Immobile, il fixa le plafond un moment, songeur. Il les revit tous les deux sur le ponton, sentit à nouveau les baisers de Khia sur sa peau, frémit en se souvenant - de plaisir. Quand il l’avait allongé sur ce lit, une petite part de lui avait eu envie de lui faire l’amour. Et pourtant, en dépit de leurs câlins, il n’avait rien fait. Un soupir franchit ses lèvres. Ce n’était pas de l’impuissance, il le savait, mais quelque chose de plus profond, de pas tout à fait guéri encore, de trop incertain pour qu’il se laisse aller complètement. Khia le savait aussi. Elle n’avait pas eu un geste d’impatience ni de déception, prouvant là encore qu’elle à quel point elle était exceptionnelle, et il ne pouvait s’empêcher de s’en vouloir un petit peu.

Gil se redressa, fourragea un moment dans ses cheveux, les ébouriffant davantage, et se décida. Quand vous avez affaire à une personne qui affirme pouvoir venir du bout du monde pour vous voir, vous devez quand même être capable de faire quelque chose, non ? Seulement vêtu de son pantalon, l’envoleur descendit et balaya la cuisine du regard. Un petit-déjeuner ? C’était dans ses cordes. A force de farfouiller dans les placards, il trouva de quoi faire une salade de fruits frais, fit bouillir de l’eau pour le thé, pressa quelques oranges et coupa quelques tranches d’une miche de pain qu’il disposa sur la table, avec du beurre, de la confiture et du fromage. Satisfait, il croqua dans un quartier de pomme verte et mit le nez dehors, certain que sa petite sirène barbotait dans le lac. Il finit par la repérer en train de se dorer la pilule au soleil. Nue. La bouche sèche, Gil sortit de la maison, abandonna son pantalon et plongea dans l’onde. Celle-ci était d’une fraîcheur vivifiante. En quelques mouvements puissants, il rejoignit la petite île de rochers et se hissa près de Khia. Elle semblait dormir. Partagé entre l’envie de l’asperger et celle de la chatouiller, Gil se pencha et posa les lèvres sur la cuisse de l’Aoki.

- Salut, Beau Gosse.
- Salut, jolie nana. Où sont passées tes écailles ?


Sans la quitter des yeux, il se pencha pour l’embrasser encore, du bout des lèvres.

- Elles auraient dû être là, pourtant…

Il lui sourit. Sa main était posée là où ses lèvres l’avaient touchée mais ne bougeait pas.

- Khia, je…

Son pouce commença à remuer tout doucement, presque distraitement, caressant la peau douce de sa jambe alors qu’il cherchait ses mots.

- J’ai envie de toi mais j’ai encore besoin de temps.

Flambée de chaleur au niveau des joues et du ventre. Wouah, c’était pas censé sortir comme ça ! Et en même temps… il y avait beaucoup de naturel dans leur relation, de simplicité qui permettait ce genre de spontanéité.

- Je veux dire, je sais que tu me l’accordes, mais je veux que tu saches l’effet que tu me fais, parce que je ne veux pas que tu en doutes. Voilà.

Il avait achevé sa réplique d’un froncement de sourcils et d’une moue presque boudeuse, mais ses doigts s’étaient mis à pianoter sur la peau de Khia. Une infime partie de lui, qu’autrefois il avait surnommée la Bête, frissonna et lui reprocha de parler plutôt que d’agir : pourquoi ne s’accouplait-il pas avec cette femelle puisqu’il en avait envie et elle aussi ? C’est avec une raison bien humaine qu’il la repoussa. Non. Je veux… j’ai besoin de prendre mon temps. De réapprendre à vivre de cette façon. C’est comme ça. Il voyait dans ses yeux qu’elle était en accord avec ce principe, et ce fut comme un baume sur son coeur. Une bête sauvage se serait empressée de céder à ses désirs. Parce qu’il était humain, il connaissait d’autres façons de procéder, plus subtiles mais non moins délicieuses… Sa main, celle qui était posée sur la cuisse de Khia, commença à glisser doucement. Il songea que sa peau avait la douceur du satin sous ses doigts. Quand ceux-ci basculèrent à l’intérieur de la cuisse, il attrapa le regard de Khia dans le sien. Il voulait pouvoir lire dans ses yeux ce qu’elle ressentait tandis qu’il l’emmènerait sur un petit nuage.


[Pareil ... mrred]
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Kanaëkhian Kwaekoanok
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MessageSujet: Re: Nuit d'argent [Gil]   Nuit d'argent [Gil] - Page 2 Icon_minitimeVen 19 Juin 2020, 23:33

Le regard pétillant, Khia soupira d’aise alors que Gil plantait un baiser sur l’intérieur de sa cuisse. Juste là où la peau était un peu plus fine et sensible. Un long frisson remonta le long de la colonne vertébrale de la Marchombre et se propagea jusqu’à la naissance de ses cheveux, sur son crâne. Jäl ! Que c’est bon ça ! Clignant des paupières la jeune femme se redressa sur ses coudes, pour planter son regard dans celui de Gil. Légèrement intriguée, elle le vit chercher ses mots, mettre de l’ordre dans ses pensées. Penchant la tête sur le côté, elle attendit patiemment. Sans rien brusquer. Sans rien précipiter. Car cela n’était clairement pas son genre.

La belle Aoki accueillit les paroles du beau brun torturé avec un petit hochement du menton. Elle ne répondit pas. Pas tout de suite, du moins. Elle le laissa parler et l’écouta. Elle l’écouta vraiment puis, avec le naturel qui était le sien, elle prit sa main droite entre le creux de ses paumes pour la poser contre sa poitrine offerte. A l’endroit précis où l’on pouvait sentir battre son cœur aussi rapidement qu’un jeune oisillon qui s’apprêterait à prendre son premier envol. Se mordillant légèrement la lèvre inférieure, la jolie blonde planta son regard de glace dans celui de Gil. Tu sens, ça ? C’est l’effet que tu me fais…

- « Je te crois, Gil » affirma Khia, avec toute la détermination dont elle était capable.

C’était réellement le cas. Elle sentait au fond d’elle qu’elle pouvait lui faire confiance. Que ses paroles vibraient de sincérité. Et en même temps, elle le savait suffisamment bien pour l’avoir ramassé à la petite cuillère : lors de leur première rencontre, elle avait veillé sur lui, l’avait soigné, s’était acharné à dessiner un sourire sur ses lèvres. Elle avait été là pour apaiser ses cauchemars aussi lorsqu’il était revenu à lui, après de longs mois à vivre comme une bête sauvage. Dès les premières secondes où elle avait posé son regard sur cet étrange bonhomme, elle avait senti que, finalement, tout ce dont il avait besoin c’était que pour une fois dans sa vie quelqu’un s’occupe de lui. Panse ses blessures. Ses peines. Sans même se poser la question, Khia avait naturellement endossé ce rôle.

- « Tu me fais un effet fou, Gil » souffla Khia en dégageant le visage de l’intéressé d’une mèche rebelle « Mais j’attendrai que tu sois prêt, peu importe le temps que ça prendra » ajouta-t-elle, avec toute la force de sa conviction.

La Marchombre ponctua ses paroles d’une petite pression de la pulpe de son index sur le bout du nez de l’homme. Sa moue boudeuse était absolument adorable ! Mais lorsqu’il planta son regard si particulier dans le sien, la belle Aoki y lut une lueur toute nouvelle. Elle fronça légèrement les sourcils avant de fermer les yeux en se laissant aller à un petit soupir de satisfaction tandis que les doigts de Gil s’aventuraient de manière un peu plus audacieuse que toutes les caresses qu’ils avaient pu échanger jusqu’à présent. La jolie blonde se laissa basculer en arrière, cambrée sur la roche fraîche, et lâcha un petit gémissement lorsque doucement, presque timidement, les doigts de l’homme effleurèrent son intimité.

Au fond d’elle, Khia était un tout petit peu curieuse : jusqu’où Gil s’aventurerait-il cette fois ?








[Encore un peu court, mais bon, ça me plaît quoi Very Happy]
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: Nuit d'argent [Gil]   Nuit d'argent [Gil] - Page 2 Icon_minitimeVen 26 Juin 2020, 17:17

Ce fut une découverte.
Très tôt initié au plaisir, Gil avait enchaîné les conquêtes sans jamais trop se préoccuper de ses partenaires, au cours de sa jeunesse ; la formation qu’il suivait aux côtés de Seren était alors très rude et il trouvait dans les draps un échappatoire qui était le bienvenu. C’était aussi l’occasion de fuir ses cauchemars, à l’époque, quand il était hanté par l’agonie de son père. Des excuses qui avaient été balayées comme un fétu de paille lorsqu’il avait rencontré Naïs. Elle était la première femme qu’il avait eu envie de combler en pensant d’abord à elle, et non pas à lui-même. Et cependant il avait toujours traduit cette espèce de sauvagerie qui sommeillait en lui : jamais violent au point de blesser physiquement, il n’avait jamais su contenir cette brusquerie qui le caractérisait. Impossible d’affirmer que la Bête était à l’origine de cela. Pourtant, lorsque Gil s’installa entre les cuisses de Khia, absolument aucune part de rudesse, quelle qu’elle soit, ne se manifesta dans ses gestes ou dans ses intentions.

Il n’était plus que douceur.

Et ce fut merveilleux.

Ivresse des sens, émotion des réactions, partage des sensations… Ils ne firent pas l’amour, ils firent bien mieux que cela. C’était comme si l’essence même de leur relation pour le moins atypique prenait toute signification dans ces caresses presque timides tant elles étaient légères. Lorsque Gil s’allongea à côté de l’Aoki, détendu comme il ne l’avait pas été depuis bien longtemps, un sourire dansait sur ses lèvres. Ils s’assoupirent sans doute au soleil, bercé par le bruit unique de l’eau, rassurés par la respiration de l’autre, car le soleil avait grimpé dans le ciel quand Gil s’éveilla en sursaut. Il se redressa, frotta ses yeux, s’étira. S’il avait pu ronronner… amusé par cette idée, il embrassa Khia sur le front.

- Le petit-déjeuner est prêt, si tu as aussi faim que moi.

Sans lui laisser le temps de le retenir, il plongea, vaguement étourdi par le bonheur qui lui gonflait la poitrine. Il savait la patience et la gentillesse de cette femme, il connaissait son goût de miel et il ne songeait pas à un lendemain sans elle. Aussi naturellement qu’elle avait fait irruption dans sa vie, elle s’était fait une place dans son coeur. Savoir que c’était réciproque offrait un tel sentiment de sécurité et de paix que Gil passa une matinée totalement détendu. Il découvrait que ne pas être sur ses gardes en permanence était agréable, tant pour le corps que pour l’esprit. Jusqu’alors, son quotidien se résumait à un enchaînement de tâches, plus ou moins liées à des missions d’importance variée et qui ne lui laissait jamais le loisir de se reposer véritablement. “Avoir le temps de…” était une expression qu’il n’aurait jamais imaginé pouvoir mettre en oeuvre ! Dans ces dispositions, il avait l’impression qu’un monde de possibilités s’ouvrait à lui. Il pouvait choisir ses activités en fonction de ses envies.

- Apprends-moi, demanda-t-il avec sa brusquerie habituelle. A parler ta langue.

Il avait le temps d’apprendre, et au plaisir de l’apprentissage se mêlait celui d’avoir Khia comme professeur.




[Très court aussi du coup - mais je ne voulais pas anticiper la réponse de Khia ^^]
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Kanaëkhian Kwaekoanok
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MessageSujet: Re: Nuit d'argent [Gil]   Nuit d'argent [Gil] - Page 2 Icon_minitimeSam 27 Juin 2020, 00:16

Lorsque Khia ouvrit les yeux, le soleil était déjà haut dans le ciel. Sa lumière l’aveugla quelques secondes tant elle était puissante. Refermant paresseusement un œil, la belle Aoki observa Gil s’étirer souplement, comme un petit chat – oui, c’était réellement l’image qu’il donnait en cet instant et l’idée amusa la Marchombre. Tandis que l’homme plongeait dans l’onde fraîche, la jeune femme se redressa sur un coude et savoura les frissons que lui tira le souvenir de ces caresses un peu plus entreprenantes. Le cœur de la jolie blonde s’accéléra imperceptiblement : c’était fou l’effet que Gil lui faisait ! Secouant toute seule la tête, Khia se laissa glisser sous la surface du lac.

~ * ~ * ~

Ils venaient tout juste d’engloutir un petit-déjeuner des plus copieux quand Gil fit par de souhait d’apprendre sa langue natale. Une langue que partageait tous les clans du Septentrion, à l’exception de quelques variantes dans les expressions. La jeune femme écarquilla d’abord les yeux de surprise, avant de décocher un sourire lumineux. Evidemment qu’elle allait lui apprendre ! Et si elle se sentait un peu flattée quand même, la Marchombre considéra très sérieusement la demande du beau brun. Enfin, très sérieusement, dans une certaine mesure…

- « Première leçon, tout Aoki digne de ce nom doit savoir jurer » décréta-t-elle, hilare.

Cela pouvait paraître étrange – et même complètement incompréhensible – mais Khia savait très bien ce qu’elle faisait. Ayant elle-même dû apprendre une autre langue que la sienne, elle était bien placée pour savoir que les insultes étaient ce que l’on retenait le plus facilement. Cela déclencha quelques fou-rires, mais surtout la jolie blonde en profita pour aborder certains sont bien particulier, propres à sa langue comme le « r » très gutturaux. Ou encore les « v » prononcés comme des « w ». Et puis les « j », qui devenaient des « y ». Svätte, hrejävlar, skopja, parmi toute la panoplie que la Marchombre offrit à Gil, son préféré était sans aucun doute hukuvud car il lui rappelait Denali, l’un de ses frères.

Lorsqu’ils s’arrêtèrent, la nuit avait étendu son voile sombre sur la maison au bord du lac. Décidément, quand ils étaient à deux, ils ne voyaient vraiment pas le temps passer !

~ * ~ * ~

Les jours suivirent, et furent aussi studieux. Makeno assistait parfois à ces leçons tout-à-fait hors du commun, absolument ravi de pouvoir impressionner Nora, et surtout Lywenn. Khia usa de toute la patience dont elle était capable et de toutes les ruses pédagogiques qu’elle connaissait. Elle savait bien que sa langue natale n’était pas des plus simples : si le verbe était le plus souvent positionné en fin de phrase – ce qui n’était pas du tout naturel pour les Alaviriens – le plus difficile à comprendre restait le système de déclinaisons qui régissait toute la grammaire nordique.

Pas une seule fois la jolie blonde ne se départit de sa générosité et de sa gentillesse naturelle. Parfois, quand Gil se trompait, la Marchombre secouait la tête toute seule, riait puis embrassait le beau brun. Alors, la leçon finissait par déraper et leurs caresses se firent à chaque fois un peu plus entreprenante. Petit à petit, l’homme prenait confiance et elle le laissait faire. Patiente, même si cœur manquait d’exploser dans sa poitrine à chaque fois qu’ils s’égaraient tous les deux.

Leur complicité se renforça encore au cours de ces quelques jours qui s’écoulèrent paisiblement. Nora les observait de temps à autre, à la dérobée, avec un éclat de tendresse au fond des yeux, tandis que Mak avait le regard brillant de voir son père si heureux. Khia, quant à elle, se sentait parfaitement à sa place. Et surtout très fière de partager sa culture avec cet homme pour lequel elle éprouvait des sentiments forts. Elle aimait leur quotidien, empli de simplicité et de bonheur incommensurable. Tout ce temps passé ensembles permit finalement à la Marchombre de réaliser une chose importante : elle ne pourrait désormais plus jamais envisager une seule seconde de vivre sans cet homme.

- « Jä kas sinua » avoua un jour la Marchombre, à la faveur du soleil couchant « ça veut dire : je t’aime »

Sur ces paroles, la jeune femme se redressa sur ses genoux et cueillit Gil d’un baiser papillon.

~ * ~ * ~

Au bout de dix jours, Gil et Khia étaient capables de tenir une petite conversation. Bon, l’Aoki veillait toujours à ne pas aller trop vite – même si, parfois, elle s’emballait un peu et perdait quand même le beau brun malgré elle. Les progrès de son compagnon étaient sidérants – ceux de Mak, aussi, qui s’était révélé être un élève très studieux. Même Nora maîtrisait fièrement quelques rudiments de la langue nordique. Assise en tailleur, sur le canapé, en face de Gil, la Marchombre plongea son regard de glace dans celui de l’homme.

Elle inspira profondément, mit les mains sur les genoux et sa voix s’éleva dans l’atmosphère, lente et distincte.

- « Le meilleur professeur que je connaisse, c’est l’expérience » décréta-t-elle, parfaitement consciente que ce qu’elle proposait était énorme « Mak et Nora pourraient venir, eux aussi, je suis certaine qu’ils se plairaient là-bas »








[Woaw, Khia a voulu répondre immédiatement quoi, c'est fou ! ordi ]
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: Nuit d'argent [Gil]   Nuit d'argent [Gil] - Page 2 Icon_minitimeLun 06 Juil 2020, 16:42

Pour jurer, ça, il jura - et autant en alavirien qu’en aoki d’ailleurs. Bon sang que cette langue était complexe ! Borné, Gil ne s’avoua toutefois pas vaincu et c’est avec application qu’il pratiqua aux côtés de Khia. Elle était bien plus pédagogue que lui ; à plusieurs reprises, il se retrouva à la dévisager, sidéré qu’elle ne perde pas patience devant ses piètres tentatives généralement soldées par un échec, et surtout qu’elle parvienne, en seulement quelques paroles douces, à lui faire comprendre ce qu’elle attendait de lui. Quand il expliquait quelque chose à Neige, l’agacement prenait toujours le pas, souvent liées au manque d’exp”rience de son élève. Mais alors qu’il débutait totalement et, il fallait le dire, n’apparaissait pas comme franchement doué dans l’apprentissage d’une autre langue, Khia ne cédait ni à l’empressement ni à la colère. Ils passèrent ainsi des heures à travailler, assis les pieds dans l’eau ou bien devant la chaleur d’un bon feu.

Au début, ces séances épuisaient Gil. Il n’avait plus l’habitude de se concentrer aussi longtemps dans la durée, alors le soir venu, que ce soit chez lui ou bien chez Khia, il s’écroulait de fatigue, parfois terrassé par une migraine. Par contre, sa soif d’apprendre ne se tarissait pas. Au contraire ! Plus le temps passait et plus il avait envie de tout connaître de cette langue étrange, et quelques fois, quand Khia mettait fin à la leçon en plongeant dans le lac, il était terriblement frustré. Barbare en apparence, l’aoki avait de quoi décourager, à cause de ses consonances singulières et multiples. Cependant, en progressant, Gil découvrit que cette langue était en fait presque mathématique et que, une fois le système syntaxique acquis, tout allait de soi : il suffisait alors de développer le vocabulaire et surtout, de pratiquer. Concernant le premier point, Gil pouvait compter sur sa mémoire, entraînée à la précision depuis longtemps grâce à Seren - chose qu’il admettait du bout des lèvres. Quant à ce qui était de la pratique, il avait l’avantage de passer du temps avec une Aoki pure souche, qui ne rechignait jamais à discuter dans sa langue et qui, attentive à ses progrès, se montrait tout à la fois exigeante et bienveillante.

Au terme de trois semaines, il était capable de tenir une petite conversation sans commettre trop d’erreurs, et de comprendre Khia si elle ne parlait pas trop vite.

Mais Gil n’était pas le seul qui ait appris durant ce laps de temps. Makeno se révéla un élève particulièrement courageux et attentif, et Nora, curieuse, accéda elle aussi à ce savoir que Khia appréciait visiblement de partager ; sans doute leur concours poussa-t-il Gil à se dépasser, et donc à progresser plus rapidement que s’il avait été seul. Quoi qu’il en soit, ces leçons de langue contribuèrent à intégrer pleinement l’Aoki dans leur petit cercle qu’entre eux, et par l’habitude de Gil, ils appelaient “meute”. Gil continua de passer deux nuits sur trois chez elle, mais, s’ils n’allèrent jamais plus loin que des préliminaires, la complicité qu’ils continuèrent de développer au cours de ces trois semaines était décidément unique en son genre. Le jour où il apprit à dire “je t’aime” en aoki, Gil n’hésita pas à employer ce terme ; pas à outrance, au risque de le voir terni par la banalité, mais suffisamment pour que le doute ne fût plus permis. Il aimait cette femme, et il ne voulait pas le cacher.

- Le meilleur professeur que je connaisse, c’est l’expérience. Mak et Nora pourraient venir, eux aussi, je suis certaines qu’ils se plairaient là-bas.

Gil prit le temps d’intégrer ces paroles et de penser la formulation de sa réponse. Ils étaient tous les deux assis dans le salon baigné de lumière de la jeune femme, elle en tailleur sur son canapé, lui sur un fauteuil, les jambes tendues et les chevilles croisées. Comme souvent, Khia avait lancé le sujet sans introduction ni prendre la peine de préciser de quel “là-bas” elle parlait : c’était aussi inutile que dire “il pleut” quand tombe un vrai déluge.

- Je suis du même avis. Mais avant, je dois retrouver quelqu’un. Tu la connais, elle était là quand vous m’avez trouvé dans les Dentelles Vives.

Les pensées de Gil s’envolèrent aussitôt vers Neige ; il était plus que temps de reprendre sa formation en mains. Avait-elle reçu son message ? L’attendait-elle, ou bien la vue de son maître, réduit à l’état de bête sauvage l’avait-elle effrayée au point qu’elle se soit détournée de ses projets ? Il repoussa cette crainte : depuis maintenant plus d’un mois, il vivait en se contentant d’apprécier l’instant présent, non plus en s’inquiétant d’un avenir changeant. Son regard croisa celui de Khia.

- Je vais devoir m’absenter un petit moment, mais je promets de revenir, et de partir avec vous trois.

Il n’y avait aucun mensonge, aucun fuite, lui qui pourtant avait eu l’habitude de tourner les talons à la première difficulté - ou aux premiers sentiments ; il savait qu’il reviendrait et qu’alors leur complicité serait intacte. Il savait aussi qu’il serait prêt à franchir un nouveau cap, avec elle. Ces derniers jours, il avait pris soin de réapprendre à se connaître, d’apprivoiser l’homme qu’il était redevenu… ou tout simplement devenu. Il se leva souplement, contourna la table basse, se pencha et embrassa Khia.

- Je reviendrai pour te faire l’amour, chuchota-t-il au creux de son oreille, et le simple fait de l’exprimer à voix haute - dans sa langue maternelle - lui donna l’impression que le désir flambait dans ses veines.

Il s’échappa avant qu’elle le retienne dans son étreinte. Son élève l’attendait, une nouvelle aventure, aussi. Ensuite, il retrouverait le chemin du lac. Plus vite parti, plus vite revenu ! Il entrouvrit la baie vitrée mais, juste avant de se glisser à l’extérieur, il se retourna :

- Jä kas sinua !

Grand sourire à travers la vitre. Gil avait retrouvé le sens du mot “bonheur”. Il lui fallait désormais retrouver celui de “responsabilité”. Il salua Khia d’un clin d’oeil plein de malice, sans se rendre compte qu’il paraissait avoir rajeuni de dix ans, et disparut.



[Oui, c'est fou mais répondre à Khia est aussi facile et naturel que la façon dont Gil se comporte avec elle ! J'adore ce qu'ils vivent, j'ai déjà hâte d'écrire la suite ! Je m'arrête là parce que sinon la timeline de Gil va encore exploser, mais avec plein de promesses et d'idées pour un voyage haut en couleurs dans le Septentrion des Géants Very Happy]
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