Ren Foltred

Nom : Foltred
Prénom : Ren
Age : 25
Camps:Marchombre
Particularités : Aucune, à part peut-être sa peur de la foule paralysante – mais ça, il ne le sait pas encore
Lieu de naissance : Un petit village dans la Passe de la Goule : Jil-Tow




Famille :
Ren a un petit frère aussi roux que lui, de trois ans son cadet, qui s’appelle Frow. Ils se sont toujours très bien entendu même si le plus vieux s’amusait beaucoup à persécuter son frère pendant l’adolescence. Ils sont toujours en train de se chamailler, mais ils savent l’un comme l’autre qu’ils peuvent compter sur leur frère en cas de pépins.

Sa mère, qui tient d’une main de fer la ferme entière, n’est pas connue pour sa douceur mais leur a toujours donné tout l’amour qu’elle pouvait ; Ren l’adore et a toujours eu de très bons rapports avec elle. Par contre, son père, qui est désormais décédé suite à un coup de pied d’un cheval, il a toujours été en conflit avec lui. Enfin, maintenant, plus besoin de conflits, il est plus là.


Caractère :
Maladroit.
Parce qu’il est toujours en train de casser quelque chose, sans le faire exprès. Enfin, il est pas malhabile pour tout non plus, surtout quand il décide de faire attention aux choses ; cependant la plupart du temps, il s’en fout et donc ne fait pas suffisamment attention à ce qu’il y a autour de lui pour pouvoir éviter de faire tomber cette tasse, se prendre cette branche – enfin, sauf dans ses cheveux ! -  ou se brûler avec ce truc.
C’est l’une des choses que l’on remarque en premier quand on interéagit avec Ren, parce que vraiment, cela saute aux yeux. Il n’a sans doute pas sa carrure dans la tête, ou en fait.. Il ne fait juste pas attention.

Mais cela ne veut pas dire qu’il n’est pas intéressé par les gens. Au contraire ! En petit comité, il se régale en société, parce qu’il adore retenir les détails sur les gens qu’il côtoie. La psychologie le passionne, tout comme la sociologie, dans le fond. Il ne l’avouera juste pas… À cause d’une éducation trop bien ancrée en lui.
Il doit être fort. Serrer les dents. Ne pas pleurer. Ne pas rire trop fort. Ne pas s’intéresser trop aux gens, c’est malpoli. Arrêter de manquer de tact, mais être sincère quand même.
Oui, il a été élevé dans l’idée que rien de ce qu’il fait n’est jamais bien : souvent pas assez, parfois trop, mais jamais équilibré, il s’en retrouve incapable d’avoir un quelconque équilibre dans quoi que ce soit, car on le lui a trop souvent imposé.
Il verse toujours dans les extrêmes, à l’intérieur de lui. Pourtant, du coup, cette façade, cette armure s’est forgée au rythme des critiques de sa famille pour faire de lui un parfait jeune homme de ferme bien éduqué.

Il aura toujours envie de crier, de pleurer, de mourir ou de danser ; mais il ne le montre pas. Pas avec son corps, peut-être un peu avec ses yeux, car tout cela c’est une enveloppe charnelle qu’il s’est toujours dû contrôler à la perfection, ou presque.
Du coup, il est toujours sincère, mais presque jamais spontané. Figé derrière son masque, finalement, il n’est même pas sûr de qui il est ; est-ce que c’est vraiment lui ce volcan impétueux ? Ou est-ce que c’est juste une deuxième façade qu’il croit être lui ?


Physique :
Si on l’écoutait, Ren dirait qu’il n’a pas grand-chose pour lui. Un visage trop long, trop triangulaire, des pommettes trop saillantes, trop de tâches de rousseur qui explosent sur son visage et son torse, un regard trop bleu qui fait peur, un nez trop aquilin, un menton trop pointu… Et puis, ces cils et ses sourcils, si flamboyants !
Mais si cela s’arrêtait là…
Non, en fait, il adore ses cheveux. Extrêmement longs, ils lui tombent aux chevilles en pointes fournies, et ils ondulent naturellement d’une manière qu’il aime tout particulièrement. Ses cheveux, c’est un peu sa seule fierté.  Même si finalement il ne les a presque jamais lâchés, mais plutôt ramenés en une longue tresse classique qui lui caresse l’arrière des genoux.

Il se trouve vraiment moche. Mais au final, il s’en fout un peu – enfin, il le croit.
Aucun muscle visible, juste pas beaucoup de gras, certes, mais il a un physique trop adolescent à son goût, trop fin, pas assez charismatique… Pas assez musclé, il est de ces personnes qui peuvent travailler des heures et des heures sans qu’un pet de muscle ne pointe le bout de son nez, du coup il a renoncé maintenant depuis longtemps à tenter de développer quoi que ce soit – même s’il ne se complaît mais alors pas du tout dans cet endroit pas assez souple ni fort.
Ça le gonfle royalement.

Du coup, il reste dans son tee-shirt un peu trop grand et son pantalon de lin noirs. Juste, il adore le pull en laine grise que sa mère lui a fait il y a quelques années maintenant, et cache souvent ses cheveux dedans, quand il en a besoin.

Accessoires et animaux : Juste une sorte de gros couteau de cuisine avec lequel il est parti.





- Cap ou pas cap de faire peur à Papa ?
- Pfeu, mais trop cap !

Le cadet des deux frères tire la langue au plus grand, et s’approche de la grange à pas feutrés. Il rit déjà de sa blague, et Ren lève les yeux au ciel en se moquant intérieurement de son petit frère : il arrivera jamais à faire peur à leur père comme ça ! Mais il observe, sans rien dire, les mains sur les hanches, Frow s’approcher par derrière…

- Bouh !

L’homme sursaute, et se tourne vivement.

- Vous avez pas des trucs plus intelligents à faire ? Allez aider votre mère plutôt que de courir dans mes pattes !
- Roh ça va, on s’amuse.

Le regard d’un bleu azur de son père se fiche dans le sien, d’une teinte plus foncée, et Ren retient son souffle. Non, il ne doit pas montrer que son coeur tambourine dans sa poitrine, ni qu’il a peur, là tout de suite. C’est quand il le fait que son père s’acharne à lui enfoncer dans le crâne qu’il est faible et qu’on peut lire en lui comme dans un livre ouvert.

- Dégagez, tout de suite !

Les deux jeunes garçons échangèrent un regard, avant de détaller comme des lapins devant leur paternel devenu aussi rouge qu’une tomate trop mure.
Mais leur regard était rieur.




Ren avait le menton collé contre son cou, les yeux baissés.
Il ne se sentait pas du tout à l’aise dans ses vêtements trop serrés, noirs. Pff, deuil, mon œil ! Certes, c’était son père allongé au centre de ce linceul, mais ça l’agaçait d’être là. Il était cependant obligé de faire tête basse pour ne pas se faire remarquer ; il n’avait pas envie non plus que sa mère recommence à lui crier dessus pour terminer en pleurs en se plaignant qu’elle n’avait pas autant d’autorité que son défunt mari.

Il se barricada derrière des murs de pensées.
Ne pas montrer qu’il n’en avait rien à faire. Ne pas montrer qu’il ne regretterai pas ce père qui n’en a jamais vraiment été un. Ne pas montrer qu’il a envie de courir et de hurler, de sauter et de danser, de s’exprimer alors qu’on lui demande de s’intérioriser. Que personne ne sache.

Même pas lui-même, au fond.




Un bruit bizarre tira Ren de son sommeil, et il tendit l’oreille sans ouvrir les yeux.
Des grattements, contre sa porte, presque inaudibles. Il poussa un soupir, repoussant ses draps pour se lever à pas de loups et ouvrit délicatement sa porte. Son petit frère se faufila dans l’entrebâillement et se glissa sous ses couvertures, lui tirant un autre soupir, mais il haussa les épaules et revint dans son lit.

- Qu’est-ce que tu fais ?
- Tu as dit que tu partais demain. Je voulais venir une dernière fois.

Le jeune homme, qui venait de fêter ses vingt-cinq ans, se passa une main sur le crâne, et fit glisser ses doigts tout le long de sa longue tresse rousse. Jouant avec le bout, il prit une inspiration.

- J’ai vingt-cinq ans. Tu en as vingt-deux. Sérieusement, tu viens te poser dans mon lit ?! dit-il d’un ton où il essaya de masquer son amusement. Mais son frère le connaissait bien, et lui sourit tendrement.
- Il faut bien une dernière fois ! Bon, et tu es prêt ? Tu emmènes quoi ? Tu vas où ?
- Boah, je sais pas, sans doute remonter vers Al-Chen, pour commencer. Il me faut juste un couteau.

Ils discutèrent toute la nuit, comme ils ne l’avaient plus fait depuis des années et des années. Frow gardait la ferme ; il voulait continuer l’activité, prendre soin de leur mère. Mais Ren avait trop envie de liberté, de changement, il voulait partir de là, faire sa propre vie ; arrêter de s’effacer devant les conventions et ce que l’on pouvait attendre de lui.

Il ne savait pas tellement qui il était. Ce qu’il aimait. Ce qu’il n’aimait pas.
Cette impression d’avoir été conditionné malgré lui depuis son plus jeune âge, de ne pas être lui-même ; de ne pas savoir s’il était lui-même.

Et s’il était vraiment comme ça ?
Il n’en savait rien.
Sa carapace était bien trop épaisse. Il ne savait plus s’y retrouver lui-même, tant il y avait de couches de fausse indifférence.




Il remontait à pieds vers Al-Chen, depuis la Passe de la Goule, quand un groupe de quatre brigands lui tomba dessus.
Ren ne comprenait pas grand-chose à leurs baratin, à part qu’ils voulaient sa bourse. Ben, sauf qu’il n’avait rien quoi !

D’une apparence parfaitement calme, il tenta de raisonner les quatre hommes qui l’avaient encerclé.

- Je n’ai absolument rien sur moi.
- Tout le monde dit ça ! Allez, dépêche, sinon tu repartiras pas entier, fit l’un des brigands méchamment.
- Mais si je vous dis que…
- Laissez ce jeune homme tranquille. S’il vous dit qu’il n’a rien, c’est que c’est vrai.

La voix qui avait coupé Ren les surprit tous les six, et ils tournèrent tous la tête dans un bel ensemble. Les brigands ouvrirent les yeux comme des soucoupes, échangèrent un regard avant de détaler comme des lapins. Ren eut très envie de ricaner, mais se contenta de tourner lentement la tête vers le nouveau venu.

- Je suppose que je dois vous remercier…

Sa remarque fut accueillit par un sourire, et un instant il en fut presque déstabilisé. Ce que son interlocuteur perçut, évidemment.

- Tu te cherches encore n’est-ce pas ? Est-ce que la liberté te tend les bras ?

Le jeune homme était tout à fait perplexe, c’était un fait. Fronçant imperceptiblement les sourcils, le visage toujours aussi stoïque, il se contenta de hocher légèrement le menton.

- Et bien...
- Il y a un grand bâtiment pas loin d’ici. Sais-tu ce que sont les Marchombres ?


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